Après quelques hypothèses plus audacieuses (Londres? Ijselmeer ?), le manque de temps nous confinera finalement en Zeelande pour notre trip d’été 2016, avec une boucle d’une centaine de miles qui nous mènera jusqu’au Haringliet par les eaux intérieures, avec un retour par la mer au terme d’une semaine de navigation ponctuée en son milieu par une journée au parc d’attraction d’Efteling.
Nous partons dimanche 10 juillet en début de soirée après que Sibylle ait réussi ses examens pour le niveau CWO3 d’Optimist, pour rejoindre notre ami Frank et sa petite famille sur une île du Veerse Meer.
Une soirée et une journée de sympathiques retrouvailles en attendant que le vent tombe un peu (rafales à 30 nœuds de face… bof bof pour démarrer). L’occasion de goûter à d’autres joies de la navigation : palourdes pêchées et dégustées le soir même, barbecue de marshmallows, baignades… etc…
Départ matinal mardi matin pour rallier Willemstad d’une seule traite, via l’Oosterschelde puis le Volkerak. Mine de rien, cela prendra toute la journée… il faut dire qu’il y a 3 écluses à passer et qu’on remontera tout l’Oosterschelde contre le courant…
Mercredi, c’est la journée « entertainment ». Nous avons loué pour un prix très raisonnable une petite voiture à quelques 30 minutes de marche du port, et de là, en route pour Efteling! Inutile de dire que les filles ont adoré! Le parc est superbe, il y a des attractions pour tous les goûts, et la météo est plus ou moins de la partie… Une expérience à recommander à tous ceux qui navigue dans le coin avec des enfants et qui n’ont pas trop peur des loopings en tout genre!
Jeudi matin, pause avitaillement, puis traversée du Haringvliet pour rejoindre Stelledam au bord de la mer. Le pont du Haringvliet ouvre une fois par heure jusqu’à 15H, et nous réussissons de justesse à passer à 14H. Je m’attendais ensuite à une navigation assez musclée et effectivement on a eu 4 puis assez rapidement 5 Bf dans le nez, 2 ris, et tirer des bords durant près de 6 heures dans un clapot assez marqué… Cela dit, c’est un beau plan d’eau, et je regrette de n’avoir pas pu visiter Middelharnis, Hellevoetsluis, etc… On reviendra…
Mais question clapot on n’avait encore rien vu…
Pour le vendredi, le retour par la mer s’annonçait comme une ballade tranquille… Le vent ne montait vraiment que dans la soirée, et comme j’avais estimé qu’on l’aurait de travers durant la journée, on devrait être arrivé au Rompot (eaux intérieures plus ou moins protégées) avant que les choses ne se compliquent. J’accepte donc de sacrifier à la tradition de l’English breakfast (œufs, haricots, saucisses, …), d’autant que pour bénéficier d’un courant favorable il est recommandé de partir à HW + 2, c’est-à-dire vers 12H30…
Un rien prudent quand même, je décide de ne pas attendre si tard, et on est donc sorti de l’écluse avec toute la toile vers 11H30 (HW – 1), pour se rendre compte que finalement on aura à nouveau à tirer des bords vent dans le nez… Au début pas de soucis, on longe des kilomètres de côtes absolument désertiques (réserve naturelle), un phoque vient nous saluer, mais les heures passent et évidement on progresse moins vite que prévu.
Le ridicule ne tue pas…surtout quand le soleil tape…
D’autant que le vent monte et qu’on se prend une houle d’un mètre.. puis 2… c’est impressionnant de voir quand çà déferle sur les hauts-fonds, çà fait des vagues de plusieurs mètres qui explosent…
A ce compte-là l’équipage souffre… Nadège est malade dès midi (avec quelques répits quand même), tandis que ses deux sœurs finissent par s’accommoder. Hormis Sibylle et moi, personne ne mange…
Vers 21H30, soit avec plus de 3 heures de retards sur mon estimation, on atteint enfin l’écluse du Roompot, dans des conditions franchement difficiles. On terminera d’ailleurs au moteur, lassés de tirer des bords dans une mer vraiment hachée. De l’autre côté de l’écluse, c’est le jour et la nuit ! Le vent est toujours présent mais moins fort, et il n’y a pratiquement pas de vagues…
Arrivée nocturne à la « Roompot Marina », et apéro / repas réparateurs… après avoir réalisé que Nadège avait mal fermé le panneau de pont au-dessus du lit de pointe… Avec toutes les vagues qui ont balayé le pont durant la journée, inutile de faire un dessin, ce lit est perdu pour la nuit. Ce qui n’empêchera pas de faire une bonne grasse matinée le lendemain!
On terminera notre périple samedi en rejoignant notre port d’attache. Journée tout en soleil, avec peu de vent… Quel contraste! Une dernière nuit à bord, un grand rangement dimanche, et fini la navigation !
Conclusions : c’est sûr, le bateau ne craint pas d’être secoué, il reste rassurant mais quand les conditions sont difficiles (à notre échelle 😉 ), mais :
- Il faudra améliorer mes analyses météo et être plus « pessimiste » dans mes prévisions quand on sort en mer ;
- Il faut absolument que j’installe un système de prise de ris automatique depuis le cockpit, parce que quand çà secoue fort et qu’on n’a pas vraiment d’équipier disponible, on n’a vraiment pas envie d’aller au pied du mât, d’autant plus que le pilote automatique est relativement inefficace dans ces conditions. D’ailleurs, j’ai trop attendu avant de réduire la toile, du coup je ne l’ai plus fait… Est-ce qu’un anémomètre m’aurait aider à prendre la bonne décision plus tôt?
- Plus d’ « English breakfast » pour Nadège avant des navigations potentiellement compliquées !