Rendez-vous est pris pour dimanche sur l’archipel du « Grevelingen meer », un ensemble de deux toutes petites îles qui offrent quelques pontons bien abrités et une petite plage plutôt sympa.

Il nous faut un peu de courage pour prendre la direction de la Hollande samedi, la météo quasi automnale n’est guère engageante et les agappes de la veille ne sont pas loin. Heureusement au moment de mettre les voiles vers 17h le ciel est plus clément pour notre saut de puce de Beneden Sas au Mosselbank, juste à l’entrée du Grevelingen meer.

Les pontons des deux îles sont bien remplis, mais on finit par jeter notre dévolu sur un voilier de taille comparable pour un amarrage à couple. Sur l’île, c’est ambiance festive et bon enfant, il y quelques feux de camp, des gens qui papotent gentiment dans toutes sortes de langues sous un ciel déjà étoilé. Pour nous, ce sera soirée film puis étoiles filantes.

Dimanche, on met le cap sur l’archipel, après avoir été acheter notre vignette jaune (nécessaire pour le Grevelingen meer). Un bon petit vent de face nous fait tirer bord après bord au milieu de dizaines de voiliers (plus d’une centaine si on fait un tour d’horizon). Inévitablement on se « tire la bourre » entre voiliers comparables, et c’est plutôt amusant.

Arrivés sur l’île, c’est retrouvaille, baignade, apéro, pêche au crabe, etc… Il fait suffisamment beau pour que les filles dorment à la belle étoile sur le pont du bateau ou dans le cockpit, histoire de voir des étoiles filantes.

Le lendemain, retour sans histoire. On récupère au passage le casier à homards de notre fabrication que nous avions immergé à l’aller. De homard, point, mais au moins on a réussi à récupérer le casier plus ou moins intact. On sera plus chanceux la prochaine fois, c’est sûr.

Tombé de rideau sur 2016, c’est ce 1er novembre que nous démâtons et sortons le bateau de l’eau. Je m’attendais à une fameuse couche d’algue sur la coque, mais je dois dire que j’ai été carrément stupéfait de voir la couche qui était présente. Ou bien j’ai mal utilisé l’antifouling au cuivre ou bien il ne marche vraiment pas… Quoiqu’il en soit, pour la prochaine saison, ce sera un érodable ou rien !

Sinon, la liste des travaux envisagés pour la morte saison est comme d’habitude assez longue, on fera le point dans quelques mois, pour l’essentiel :

• Installer une girouette/anémomètre NASA
• Installer un plotter Lowrance HD7 et y connecter les instruments par NMEA0183
• Installer un chauffage au diesel
• Rénover un peu (beaucoup ?) l’intérieur de la cabine arrière
• Etc…

Après avoir passé la nuit sur une île de Veerse Meer et déposé Sibylle à son cours de voile, nous sommes « tombés » sur Pierre et Zibeline (oncle/tante), qui promenaient Serge et Christine (beaux/grands parents) avec Loïc (cousin), à bord de leur Blue-Djinn Adéloïc II. Navigation de concert dans une quasi pétole, pique-nique sur une île, et déjà retour pour nous qui devons récupérer Sibylle avant 16H.

Cela nous vaut quelques photos de Thélème sous voile, un petit geste qui fait toujours plaisir, mais que je n’ai pas pu rendre ayant oublié l’appareil photos.

Dernière navigation un peu sérieuse de la saison et découverte d’un mini abri, de « Goudplaat », à hauteur de Veere. Thélème a le plan d’eau presque pour lui tout seul… pourtant, il ne fait pas froid… et le vent est raisonnable (4-5 Bf)…

Ca sent la fin de saison…

Rallier Zierikzee et y passer une nuit titillait mon ambition exploratrice depuis pas mal de temps déjà, et ce week-end du 6-7 septembre nous offrait les conditions de marées idoines.

Dans le même temps, Sibylle avait son week-end « Optifun » placé sous le thème d’Hawaï. « Optifun », quésaco ? En gros, il s’agit d’un week-end organisé par notre club (WSVW) pour les enfants qui ont participé aux cours d’Optimist… Ils passent deux jours d’aventures nautiques, avec au programme des navigations ludiques (attaque de pirate, …), des jeux de nuits dans les îles, logement sous tente, barbecues, etc…. Evidemment, l’emploi exclusif du Néerlandais (de Hollande) n’a sous doute pas permis à Sibylle de capter toutes les subtilités des animations, mais qu’importe, elle s’est bien amusée et souhaite continuer l’année prochaine, c’est l’essentiel !

Magali, Nadège et moi avons donc abandonné Sibylle à ses tribulations hawaïennes pour nous lancer dans l’Oosterschelde à la faveur de la marée descendante. Pas beaucoup de vent, mais le courant nous aide et nous arrivons assez vite au pont-levant du Zeelandbrug. Puisqu’il s’ouvre au bon moment et que la marée est encore assez haute, je ne me pose pas de question et nous passons tranquillement avant d’embouquer le canal de Zierikzee.

A l’arrivée, le havenmeester vient à notre rencontre en canot, et nous place à couple d’autres bateaux, en 4ème place! Après avoir soufflé un peu, on part faire un tour dans Zierikzee. Après tout, c’est pour çà qu’on est là…. Cette petite ville est vraiment jolie, il y a plein de maisons anciennes, de petites rues typiques, et pas mal de restaurants ! On s’est contenté d’un portion de « Kibbelingen » (= morceaux de poisson frits) consommé à la « frituur » du port en guise d’entrée, avant de rejoindre Thélème pour dîner à bord et regarder un film (Alexandre le bienheureux !).

Le lendemain, je résiste pas au plaisir / frisson  de passer sous le Zeelandbrug sans attendre l’ouverture du pont et à la voile, ce qui nous permet de passer bien avant les « gros » qui doivent faire des ronds au moteur en attendant l’ouverture…. J’ai beau savoir qu’on passe sans problème, j’ai inévitablement un moment de stress à la dernière seconde…

Sinon, le vent est vraiment très faible, heureusement que la marée nous pousse…  C’est grâce à cette quasi-pétole qu’en cours de matinée je repère grâce à leur souffle deux dauphins à une quinzaine de mètres de Thélème ! On pourra les observer à plusieurs reprises pendant une dizaine de minutes, mais c’est pas facile de prendre des photos au bon moment…

Au terme d’une épreuve écrite… sérieuse….

Et d’un examen pratique accompli avec brio…

Sibylle a reçu son diplôme CWO 1, tout comme son aînée Magali l’année passé.

Bravo!

Vu que Sibylle devait suivre ses cours d’Optimist dominicaux, j’ai pu naviguer presque tous les dimanches depuis la mi-mai.

Certes, comme la séance dure de 10H à 16H, pas question de partir trop loin, mais on en a bien profité quand même avec le plus souvent un beau soleil un vent bien présent. Je me suis d’ailleurs fait quelques fois surprendre par de sacrées rafales qui m’ont permis bien malgré moi de laver le liston à grandes eaux ! Dès que j’anticipe plus de 4 Bf et que je suis seul à barrer, je prends un ris, mais sur le Veerse Meer on se fait souvent surprendre par ces brusques coups de vents.

Un autre point positif, c’est que les jours de vents plus soutenus ont souvent été des jours de vents du Nord, ce qui, vu la configuration du plan d’eau et mon port d’attache, veut dire « longs » bords au bon plein ou de travers, synonyme de « vitesse », donc de « distance » (les « » c’est pour ne pas faire rire les pros), donc de « nouvelles » destinations. J’ai ainsi pu découvrir Arneplaat, une île qui se situe au-delà de mon périmètre habituel de navigation à la journée.

Par contre, un point négatif, c’est que la manœuvre pour rentrer Thélème dans son box les jours de vent du nord soutenu n’est pas encore au point… En règle générale, c’est juste pitoyable (je parviens à placer la pointe du bateau dans l’emplacement puis je termine la manoeuvre en tirant à la main sur les cordes qui limitent l’emplacement). Mais une fois au moins, par un vent plus marqué, j’ai complètement loupé mon coup et je me suis trouvé dans une situation un peu scabreuse. Heureusement, d’autres personnes m’ont aidé à repartir en pivotant autour d’un duc d’albe à l’aide d’une amarre et j’ai pu refaire la manœuvre face au vent, ce qui est plus simple.

Nos nombreuses baignade se sont souvent déroulées en présence de méduses, aussi nombreuses qu’inoffensives en ce début de saison… C’est juste pas très agréable quand on en sent une glisser le long du corps…

Au terme de cette première partie de saison 2014, Sibylle a obtenu son CWO 1 (1er niveau de voile en Hollande), Thélème aura déjà parcouru une petite centaine de miles sur le Veerse Meer, mais je n’aurai pu tenter qu’un seul envoi de spi (enfin, de code D) car les conditions ne s’y sont jamais vraiment prêtées..

Après un hiver passé à bichonner le bateau, voici le grand jour du retour à son élément naturel. Pour éviter de me trouver dans les embouteillages autour de Bruxelles et Anvers avec 1,6 tonnes derrière la voiture, je suis parti dès poltron minet et Anne-Marie m’a rejoint en route pour de filer un coup de main.

 J’avais rendez-vous pour le grutage à 11H, mais comme on est arrivé au port à 8H et qu’il n’y avait pas foule, on a pu commencer les opérations immédiatement.

Lorsque le bateau est sanglé et soulevé, c’est l’occasion de faire des retouche d’antifouling (là où les patins de la remorque touchent) voir de traiter là où je n’ai pas pu le faire (la semelle de la quille).

 Enfin, c’est le grand moment de renvoyer Thélème à son élément après un dernier petit tour dans les airs :

Ouf, il flotte toujours…
Un autre grand moment, c’est le mâtage… Pas évident, même avec la grue… A l’arrière le club-house du port (WSVW = Water Sport Vereniging Wolphaartdijk, essayez de le dire 3 fois de suite sans erreur !).

Après avoir mis en place pataras, haubans, et moteur, et après avoir cassé la croûte, vint le moment d’essayer de rentrer Thélème dans son nouvel emplacement.

Déjà, à première vue, on se demandait comment faire rentrer le bateau dans ce trou bizarrement agencé. L’emplacement proposé était un relativement grand carré dans un coin du port, à partager avec un autre bateau de plus petite taille. En soit, plutôt sympa car on aurait été situé le long de la berge (en vert sur dessin) et on aurait disposé d’un ponton latéral (en brun…), mais par contre, impossible de rentrer dans ce trou sans frotter des deux côtés sur des ducs d’albe tout en devant pivoter autour de celui de droite :

Moralité, on a à peine essayé et on a demandé un autre emplacement, en arguant de fait que oui, sans doute il était possible d’y entrer au chausse-pied, mais seul ou avec seulement des enfants à bord, ce n’était pas gérable. Quant à en sortir…
Après quelques minutes, le « havenmeester » nous a trouvé le « dernier » emplacement disponible pour notre taille de bateau. Moins pittoresque mais nettement plus commode, nous sommes désormais logés au n°71.
Nous avons continué à armer le bateau, mais nous n’avons pas terminé, le vent devenant trop fort pour tenter de mettre en place le génois. Ce sera pour la prochaine fois….

Sortie de l’eau, 11 novembre 2013

C’est le grand jour, pour la première fois je vais sortir Thélème de l’eau pour le ramener à la maison. La remorque a été entretenue, ses pneus changés, le contrôle technique a été passé, l’immatriculation est obtenue, et l’assurance en ordre…. Ouf !

J’avais imaginé de faire une dernière navigation dimanche avant de passer la nuit sur le bateau, mais les conditions météo m’en ont dissuadé. Départ donc à 06h30 ce lundi, histoire d’avoir le temps de désarmer Thélème avant de le présenter à 11H au port d’à côté (WSVW) pour le grutage.

Tout en démontant, je prends de nombreuses photos du gréement et de l’accastillage afin de pouvoir tout remettre en place l’année prochaine…

Je me présente finalement largement à temps au grutage, la première étape étant d’enlever le mât. Comme je suis tout seul, les « havenmeesters » m’assistent et il me reste à arrimer correctement le mât sur bateau, grâce notamment à une croix en bois que j’ai fabriquée à cet effet.

Prêt pour la sortie des eaux!

Ensuite, casse-croûte, puis grutage du bateau, suivi d’un nettoyage de la coque au karchser. Je constate que la coque n’est pas si sale que çà, il y a assez peu de coquillage fixés dessus, mais c’est sûr qu’une des priorités de l’hivernage sera une bonne remise à neuf (ponçage, couche d’accrochage/traitement, anti-fooling).

Thélème comme je ne l’avais jamais vu… 1,2 tonnes à la balance!

Enfin, dépose délicate du bateau sur la remorque, enlèvement du moteur hors-bord et diverses précautions avant de prendre la route… Les premiers freinages et tournant sont négociés avec un rien d’anxiété, mais tout se passe bien et finalement il ne me faudra que 2H30 au lieu de 2H pour rallier la maison.

Etape finale, la marche arrière de la mort pour rentrer le bateau dans la grange… Vu l’encombrement de cette dernière, c’est vraiment à quelques centimètres près et après plusieurs tentatives que j’arrive finalement à positionner correctement le bateau.

Voilà, Thélème est au sec, je vais pouvoir tenter de réaliser quelques-uns des nombreux travaux de rénovation / entretien / amélioration inspirés par cette première année de navigation… Je n’en dis pas plus histoire de ne pas me mettre trop de pression ;-).

Et voilà, prêt pour les travaux d’hiver!

Encore une très belle journée en ce début d’automne. Ciel bien bleu, jusqu’à 18 degré, et 4 à 5 Beaufort bien établi….

Au programme de la journée :

• récupérer le moteur dont la corde de démarrage est supposée avoir été remplacée par le mécano du port, et le remettre en place
• larguer les amarres pour un saut de puce jusqu’au port d’à côté pour prendre l’Optimist des enfants en remorque jusqu’à la première île du Veerse Meer
• laisser les enfants pratiquer une dernière fois cette saison
• tirer moi-même quelques bords avec Thélème…
• avant de ramener l’Optimist à la maison car il ne peut pas rester dans le hangar du port pour l’hiver.

Je récupère bien le moteur après avoir laissé la somme due à l’intention du mécano, ne souffre pas trop pour le remettre en place (malgré qu’il fasse son poids, l’animal !), et au moment où on est enfin prêt à partir, je tire un coup sur la corde du démarreur… qui me reste en main !

Soit j’ai pas encore tout compris du sens de l’humour batave, soit on s’est mal compris…

Après quelques coup fil et un peu de temps perdu, le mécano arrive, et je comprends vaguement qu’il a fait plein de trucs nécessaires sur le moteur mais qu’il n’a pas pu s’occuper de la corde… Bref, après 1 heure de travail à deux, la corde raccourcie est replacée dans le démarreur, et le moteur tourne. On a dû ouvrir l’espèce de tambour qui contient le ressort de rappel, et pour remonter çà, on a dû s’y reprendre cinq à six fois…

C’est donc un programme de navigation allégé qui suivra, mais vu le soleil et la joie des enfants, çà valait le coup… et puis maintenant le moteur est fin prêt pour les prochaines et dernières sorties de la saison.