Je me suis fait abordé ce dimanche 15 septembre par une petite péniche de plaisance qui forcément naviguait au moteur alors que je remontais au vent en tirant des bords…

J’avais bien repéré ce bateau et j’avais estimé que d’une part nous n’étions pas en route de collision et que d’autre part il avait toute la place pour manoeuvrer. Double erreur de ma part ou changement de route dans le chef de l’autre bateau, je ne le saurai jamais, mais toujours est il qu’il y a eu collision et qu’il va falloir faire jouer les assurances pour réparer.

Balcon arraché, davier, enrouleur et étais abîmés, mais heureusement la coque n’a rien.

Petite navigation en ce dernier week-end des grandes vacances pour se rendre à Goes. Sybille m’accompagne, Raphaël et son fils Jean nous rejoignent pour la nuit.

Le lendemain, détours et retour dans un 4-5 Bf assez jouissif : il fait beau, il n’y pas énormément de monde sur l’eau, et avec toute la toile portée, le speedo dépasse plusieurs fois les 7 nœuds.

Cette photo de la revue Zeilen était notre mon Graal nautique, c’est elle qui m’avait tenu chaud durant les mois d’hiver, qui m’avait motivé pour les travaux d’entre saisons. Bref notre aventure d’été 2019 était d’aller nous échouer au pied de ce phare et de laisser, le temps d’une marée, nos empruntes dans la vase de la Waddenzee du côté de Vlieland.

Zeilen, le magazine qui nous vend du rêve, notamment dans ce reportage sur la Waddenzee

Au départ l’idée était de faire d’une traite, en un peu plus de 24H, les 126 miles qui séparent le Roompot de notre destination. Sauf que… après 5-6 heures de mer légèrement formée le moral de l’équipage (Sibylle et Nadège) n’est pas brillant, et afin d’éviter la mutinerie nous mettons le cap sur Scheveningen pour faire le point.

En route pour Vlieland!

Mal de mer en vue…

Un bon dessert pour remotiver les troupes

Vu les prévisions météo pour le lendemain (peu de vent et de face), et compte-tenu de l’enthousiasme mitigé des troupes, un plan B est adopté à l’unanimité moins 1 voix : cap sur Amsterdam, navigation pépère sur le Markenmeer, et retour par les canaux. Encore une petite journée de mer donc, puis on basculera en mode « croisière mamies ».

Amsterdam, les canaux

Amsterdam, le musée des sciences

On visitera Volledendam (très voire trop touristique), on dormira à Marken (une fois tous les touristes partis c’est très paisible et tout à fait charmant), on poussera jusqu’à Hoorn, et entamerons le retour après une étape à Durgerdam (avitaillement au super magasin Landmarkt).

Le phare de Marken à l’aller

Fromagerie à Vollendam

Port de Vollendam

Marken, étape pour la nuit.

Hoorn. Nous n’irons pas plus loin…

Le phare de Marken, au retour!

Durgerdam, joli petit port juste à côté d’Amsterdam

Nous prendrons la « Staandemast » route par Harlem pour éviter le passage nocturne par Amsterdam. Jusqu’à Gouda (où nous ferons étape) c’est assez sympathique, après c’est plus industriel.

Haarlem

Avec les croisières mamies on voit du pays!

On frôle des bateaux sérieux…

La bourse aux fromages à Gouda

Gouda toujours…

Presque arrivés à Willemstad

En fin de deuxième journée nous arrivons sur le Hollandse Diep où nous pouvons enfin naviguer 100% voile avant de passer notre dernière étape à Willemstad.

En résumé, une croisière 2019 moins ambitieuse que prévu, mais sans doute plus réussie car plus à la mesure de l’équipage. Vlieland, ce sera pour une autre fois, promis !

Bon, autant le dire tout de suite, çà ne c’est pas passé comme prévu. D’abord il faisait froid, très froid, et ensuite on n’a pas vraiment effectué la navigation prévue. Mais c’était bien, très bien même.

Au depart nous devions experimenter Saeftinghe (www.wv-saeftinghe.nl) qui se situe sur le Westerschelde, en passant par le canal de Hansweert. Et de là renter par Middleburg. Seulement voilà, nous n’avons jamais réussi à nous faire ouvrir le premier pont (PostBrug) sur le canal. Problème radio? Incomprehension réciproque? Nous ne saurons jamais.

Du coup, retour sur Wemeldinge pour une nuit frigorifique, car pas moyen de démarrer le chauffage Eberspracher (et pas de chauffage électrique de secours).

Comble de vexation, le chauffage démarre samedi matin! Et pour plus de sécurité, nous achetons petit chauffage électrique d’appoint.

çà commence à aller mieux!

Du coup, le moral au plus haut, nous rallions Middleburg via le Veerse Meer. Soleil, mais froidure. 3/4 noeud de vent et pointes à 6.5 N.

Nous atteindrons Middleburg en fin d’après-midi, que nous visiterons rapidement vu la temperature (il faudra revenir, c’est très joli!) avant de nous goinfrer de sushis et de passer une nuit au chaud dans un Thélème bien chauffé

Retour à l’eau pour Thélème après quelques travaux d’hiver, dont les principaux sont:

• Peinture de pont (et de cockpit)
• Remplacement de tous les passes-coque par un chantier
• Antifouling
• Installation d’un émetteur AIS
• Rénovation du tableau électrique (câblage et habillement)

A finaliser plus tard en saison: rénovation de la cabine arrière, renovation de la toilette!

Petite virée entre hommes, j’emmène mon filleul Corentin pour 2 jours de balade sur le Veerse Meer. Beaucoup de soleil, peu de vent: l’idéal pour une première expérience !

Bon à savoir pour ceux qui doivent s’approvisionner en diesel et qui ne souhaitent pas prendre le risque d’acheter du diesel « rouge » à la barge qui se trouve sur la Tamise en aval du port: il y a une station de carburant à 10 minutes à pied du port.

Plein fait et avitaillement complété, nous partons avec la marée haute vers 12H30 et arrivons vers Queenborough un peu moins de 7 heures plus tard.

Le courant est soutenu par endroit, on aura des pointes de vitesse sur le fonds à plus de 8 nœuds. On se fera également surprendre par la vague d’étrave d’un paquebot qui nous fera quasiment enfourner (la pointe avant rentre carrément sous l’eau). Comme bien évidement le panneau de pont n’était pas bien fermé, on a embarqué quelques dizaines de litres d’eau bien sale, ce qui a condamné la couchette avant pour le reste de la navigation.

Pas question de quitter le Royaume Uni sans avoir au moins une fois sacrifié à la coutume du « Fish and Chips ». Ce sera fait au pub Flying Dutch pour une addition très raisonnable.

Comme nous sommes contraints par le calendrier, la traversée du retour se fera en une fois, de Queenborough à Ostende, soit quelques 90 NM, notre record absolu de distance. Départ à 4H du matin (heure UK), arrivée vers 20H30 (heure Belge), soit 15H30 de navigation que nous ferons au près, pour moitié sous voile et moteur, et pour l’autre moitié sous voile seulement avec une vitesse sur l’eau qui ne descendra pas souvent en dessous des 6 Noeuds.

 Enfin, nous terminons le samedi 14 par un presque classique Ostende / Wolphaartsdijk. Le « presque » résidant dans la petite frayeur que se sera faite en passant devant Zeebruge où le traffic de cargos à ce moment était intense.

L’aboutissement de cette navigation, c’est clairement l’arrivée au pied de Tower Bridge. En pleine « London Pride », en plus!

La remontée de la Tamise ne pose pas de problèmes particuliers, il faut juste rester attentif. Quasi incontournable: la carte fournie par les autorités du port de Londres, qui donne plein d’informations utiles sur cette navigation de quelques 40 miles. C’est un peu long, surtout que la voile ne sera hissée que quelques minutes par-ci par-là.

Le port de Sint Katharina dock est juste parfait. Pour un bateau de la taille de Thélème, ce n’est même pas hors de prix. Le seul hic, c’est les douches. Super luxueuses mais pas deux fois trop nombreuses. Il y a donc souvent un peu de file le matin.

A partir de là nous visiterons Londres assez intensément. Nous prendrons d’ailleurs le « London Pass » pour deux jours. C’est un certain budget, mais si on fait au moins 3 visites payantes par jour, c’est largement rentabilisé.

Pour les marins que nous sommes (?) la visite du croiseur HMS Belfast (avaec audio-guide en français) est réllement intéressante, çà change du Mercator!

Queenborough est relativement incontournable comme étape pour Londres si on veut remonter la Tamise en une marée. C’est un petit port à l’extrêmité ouest de la rivère Swale. Le port n’offre pas énormément de facilités (en fait juste de l’eau courante et un service de « taxi » pour les bateaux qui n’ont pas trouvé de place au ponton et passent donc la nuit sur un coffre), mais au village, quelques pubs, dont le pub « Flying Dutch Man », permettent d’abreuver et de sustenter les marins assoifés et affamés.